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EN FLORIDE

rarement profonds. Je n’en ai vu aucun où il soit nécessaire de porter des bottes allant au-dessus du genou, la profondeur moyenne ne dépassant pas, à peu près, la cheville du pied. On trouve, dans ces marais, la bécassine, qui prend ses quartiers d’hiver en Floride.

Des étrangers m’ont dit que l’eau de ce pays est malsaine, tandis que les anciens habitants affirment le contraire. Quant à nous, nous avons bu souvent l’eau des marais et des criques, sans mélange de whiskey, et nous n’en avons ressenti aucun mauvais effet. Comme nous n’avons été mordu par aucune bête venimeuse, nous n’avons pas eu besoin de nous empoisonner avec une boisson, qui, soit dit en passant, coûte une piastre et demie la bouteille et peut, je vous l’assure, tuer son homme, à 120 pas.

Le thermomètre, durant toute la journée, indiquait 78 degrés à l’ombre, mais la chaleur était tempérée par une brise fort agréable.

L’heure du départ étant arrivée, nous quittâmes le « Camp des Condamnés » pour retourner à Jacksonville par le train du soir. Des invitations nous y attendaient, nous priant d’assister à un bal donné par le Florida Yacht Club. Nous acceptâmes cette gracieuse invitation, et nous eûmes le plaisir de faire la connaissance de quelques-unes des « belles » de la Floride, lesquelles se montrèrent très aimables, ainsi que les messieurs qui les accompagnaient.