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EN FLORIDE

golfe renvoie une brise fraîche et agréable. L’on ne peut se rendre compte du climat enchanteur dont ce pays est favorisé, qu’en le visitant et en y demeurant quelques semaines. Aucun endroit de la Floride, m’a-t-on dit, ne dépasse une hauteur de 500 pieds au-dessus du niveau de la mer, et ce sont des élévations si douces, qui embrassent une si grande étendue, qu’elles sont presque imperceptibles.

Les lacs abondent, et leur longueur varie de un à cinquante milles.

Je puis dire ici, par expérience, que, dans les marches prolongées à la chasse, j’ai senti assez souvent, surtout vers le milieu du jour, le poids de la chaleur ; mais en changeant de direction, j’ai toujours ressenti le souffle frais d’une brise légère, qui, existant constamment dans l’atmosphère, le purifie et le vivifie. La température moyenne de l’hiver est d’à peu près 60 degrés Fahrenheit, celle de l’été dépasse rarement 90.

On n’a jamais entendu dire que personne ait été frappé d’insolation en Floride, ni qu’on ait jamais vu un chien, y devenir enragé.

Comme il me paraissait délicieux ce climat, lorsque, assis, sur une véranda ombragée, légèrement vêtu, je tenais d’une main une orange, et de l’autre, un journal de Québec qui indiquait une température de tant de degrés au-dessous de zéro,