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formule, ni la réalisation renvoyée à un avenir lointain comme d’aucuns voudraient nous le faire croire. C’est une des conditions sine qua non du triomphe de la Révolution.

Telle est la rigoureuse logique des choses et des idées. Cette union fraternelle des travailleurs de tous pays, posée en rêve d’avenir, ne doit pas être seulement une aspiration, c’est un moyen de lutte contre nos maîtres et un gage de triomphe si nous savons la réaliser.


Cette idée de l’union internationale des travailleurs n’est pas sans préoccuper la bourgeoisie. Elle sait bien que du jour où les peuples cesseront de se regarder en ennemis, elle n’aura plus de raison pour maintenir des millions d’hommes pour sa défense, d’opérer ces armements formidables derrière lesquels elle se croit inexpugnable, c’est pourquoi aussi, elle a essayé d’ériger en culte, ce dogme de la patrie, c’est pourquoi ses thuriféraires poussent des cris d’oison lorsque des voix indépendantes se font entendre pour stigmatiser les atrocités que l’on couvre du nom de patriotisme, pour affirmer que la véritable Patrie pour l’homme, c’est l’humanité !

« Agents de l’étranger, misérables, gredins », sont les épithètes les plus douces dont ces revanchards féroces les aient gratifiés. Rien d’étonnant, du reste, à ce débordement d’injures, ces messieurs jugeant les autres d’après eux-mêmes, s’imaginent que l’on n’écrit que les choses pour lesquelles on est payé. Salariés de la plume ou de la parole, ils ne peuvent pas croire qu’il y en ait qui ne parlent ou n’écrivent que ce qu’ils pensent.