Page:Grave - La Société future.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

liance d’un esprit libre, indépendant, à un corps sain et robuste devienne de plus en plus rare . . . . . . . . .

« Si quelqu’un osait proposer de mettre à mort dès leur naissance, à l’exemple des Spartiates et des Peaux-Rouges, les pauvres et chétifs enfants, auxquels on peut à coup sur prophétiser une vie misérable, plutôt que de les laisser vivre à leur grand dommage et à celui de la collectivité, notre civilisation soi-disant humanitaire pousserait avec raison un cri d’indignation. Mais cette « civilisation humanitaire» trouve tout simple et admet sans murmurer, à chaque explosion guerrière, que des centaines et des milliers de jeunes hommes vigoureux, les meilleurs de la génération, soient sacrifiés au jeu de hasard des batailles, et pourquoi, je le demande, cette fleur de la population est-elle sacrifiée ? Pour des intérêts qui n’ont rien de commun avec ceux de la civilisation, des intérêts dynastiques tout à fait étrangers à ceux des peuples qu’on pousse a s’entre-égorger sans pitié. Or, avec le progrès constant de la civilisation dans le perfectionnement des armées permanentes, les guerres deviendront naturellement de plus en plus fréquentes. Nous entendons aujourd’hui cette « civilisation humanitaire » vanter l’abolition de la peine de mort comme une « mesure libérale » ! (Haekel, Histoire de la création naturelle).

« … Dans tous les pays où existent des armées permanentes, la conscription enlève les plus beaux jeunes gens, qui sont exposés à mourir prématurément en cas de guerre, qui se laissent souvent entraîner au vice, et qui, en tous cas, ne peuvent se marier de bonne heure. Les hommes petits, faibles, à la consti-