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dus de la même espèce, mais aussi entre espèces différentes s’associant pour se procurer leur nourriture ou résister à leurs ennemis. Jusque chez les végétaux dont certaines espèces résistent ainsi, inconsciemment, en se groupant, aux causes de destruction qui emportent les individus isolés.

Les économistes et autres prétendus évolutionistes sentent si bien le côté faible de leur raisonnement, qu’ils cherchent à expliquer la lutte d’une façon différente.

« La lutte», disent-ils, « ne s’accomplit pas toujours d’une façon brutale, il peut y avoir lutte entre individus de la même espèce, sans que, pour cela, il y ait forcément corps à corps entre les concurrents. » Et ils citent, entre autres, les chevaux sauvages du Thibet, qui, surpris par les neiges de l’hiver, subissent la famine lorsque la neige recouvre l’herbe des pâturages et où les moins robustes après quelque temps de ce régime, n’ayant plus la force de briser la croûte de glace qui les empêche de rechercher leur nourriture, périssent d’inanition, pendant que les plus vigoureux résistent, survivent et font souche.

Nous nous contentons de signaler cet exemple, les autres cités sont de la même espèce. — Eh bien, messieurs les économistes nous permettront de le leur dire, leur exemple indique bien que des individus ont péri là où d’autres ont résisté, mais cela ne prouve nullement que ceux qui ont survécu ont gagné quelque chose à la mort de ceux qui ont disparu ; ensuite cette disparition provient de perturbations atmosphériques naturelles et non de concurrence entre eux. Au contraire, si l’aide mutuelle était pratiquée par eux