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notre petite pierre à l’édifice de la pensée future, qu’importe, les bourgeois n’en continueront pas moins de clamer que nous n’avons aucun idéal.

Pour eux, hommes d’appétits et de convoitises, ces anarchistes qui sacrifient leur existence et leur liberté à la conquête d’une organisation sociale qui donnera libre jeu à l’évolution de tous ! Hommes d’appétits quand, avec l’absence de préjugés qui les caractérise, ils pourraient faire une trouée et se tailler une large place dans les institutions de la société actuelle ouverte à toutes les ambitions, à tous les appétits, à toutes les monstruosités dérivant d’une éducation faussée et corrompue, pourvu que celui qui veut arriver ferme les yeux sur ceux qu’il renverse sur sa route, se bouche les oreilles pour ne pas entendre les cris d’agonie de ceux qu’il foule aux pieds dans la course folle qui l’emporte à la curée.

Hommes d’appétits et de convoitises, ces anarchistes que nous avons vus défiler dans tous les procès, sous lesquels on a cru étouffer le parti, qui, bourgeois en rupture de classe avaient sacrifié une position faite — qui, travailleurs après une journée de labeur et de fatigue, prenaient sur leur temps de repos pour aller annoncer à leurs frères de misère, cet avenir meilleur qu’ils entrevoyaient dans leurs rêves, à travers leurs conceptions ; s’en allaient dévoiler aux travailleurs leurs véritables ennemis, en leur faisant comprendre les véritables causes de leur misère. Hommes d’appétits, tous, quand il leur aurait suffi, pour la plupart, d’accepter la société telle qu’elle est, et un peu de souplesse d’échine pour entrer dans les rangs de nos exploiteurs actuels.

Enfin, hommes d’appétits et de convoitises, tous