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domine, parfois c’est la femelle. Parfois, l’individu peut prédominer dans le produit de son sexe, mais aussi dans le produit du sexe opposé. Personne n’a encore pu donner la raison de ces variations, mais il n’en reste pas moins acquis que, selon les circonstances (inconnues) l’un ou l’autre sexe peut indifféremment, dominer dans les produits de la génération.

Or, s’il en est ainsi, et en admettant qu’au point de départ, une infériorité réelle eût caractérisé le sexe féminin, il se serait produit ceci : ou la femelle aurait fini par imposer son infériorité, ou bien le mâle aurait imposé sa supériorité, ou bien encore, il aurait fini par se faire entre les deux composantes un équilibre de facultés qui les auraient mises au même niveau.

Dans le premier cas, à chaque génération la femelle serait venue ajouter une part de plus de son infériorité, et ses propriétés négatives auraient fini par éliminer les qualités positives de l’homme. Mais, en ce cas, depuis le temps que l’espèce humaine se perpétue par la génération, elle serait retournée depuis longtemps à l’animalité.

Dans le second, ce sont les qualités positives de l’homme qui auraient triomphé. Les partisans de l’infériorité féminine seront forcés de repousser cette hypothèse, car depuis le temps que les sexes se sont mélangés par la génération, les deux sexes ont été assez malaxés pour qu’ils aient acquis des propriétés égales, et leur affirmation n’aurait plus raison d’être.

Ils nieront également le troisième cas qui implique encore un niveau moyen, inférieur, celui-là, pour les deux sexes. Il ne leur resterait donc qu’une quatrième hypothèse, celle que, malgré les mélanges, chaque sexe aurait conservé à travers les croisements,