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cela soit d’aucune utilité pour la société, seraient rendus à la vie active et productrice.

Les terrains laissés en friche par des propriétaires négligents repus ou reculant devant les premiers frais d’une exploitation plus sérieuse ; ces parcs d’agrément, ces terrains de chasse, dépeuplant des pays entiers pour servir aux seuls « esbattements » d’un particulier, seraient rendus à la production, en étant mis à la disposition de ceux qui voudraient les cultiver.

Et nous avons vu qu’ils étaient nombreux ces espaces arides et improductifs qui restent stériles par le caprice du propriétaire, ou parce que la dépense qu’ils nécessiteraient pour leur mise en culture, ne pourrait être récupérée immédiatement par le propriétaire avide, à la recherche de revenus d’usurier, mais qui, dans la société future n’exigeraient qu’une association d’efforts et de bonne volonté, pour être mis en état de production.

D’autre part, la petite propriété avec son système de clôtures, d’entourages, de morcellement et d’égoïsme individuel, force les individus à se calfeutrer chacun sur son coin de terrain et à user d’un outillage rudimentaire, faute d’assez d’espace et de bras pour en utiliser un plus compliqué mais plus producteur. La révolution en rasant les clôtures, en supprimant les limites, en confondant les intérêts, permettra aux individus de mieux comprendre leurs intérêts.

Lorsqu’ils auront compris qu’en s’associant avec leurs voisins, ils pourront utiliser une machine qui leur fera le travail de tous en huit jours, quand, individuellement, ils en auraient quinze ou trente à dépenser s’ils persistaient à se terrer dans leurs coins