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ceux qui veulent faire le bonheur des individus malgré eux, il n’y a que les prétentieux qui ont l’outrecuidance de croire qu’ils résument, en leur cerveau, le summum des connaissances humaines, il n’y a, en deux mots, que les ambitieux et les imbéciles pour prétendre employer la force à l’établissement de la société future.

Les partisans de la liberté ne réclament pas tant de la force. Qu’elle balaie le capital, l’autorité et leurs institutions, qu’elle fasse place nette de toutes les entraves, c’est tout ce que nous attendons d’elle. Et c’est pour cela que nous ne voulons plus de centralisation, plus de délégation de pouvoir, ni de mandat à des individualités pour agir ou délibérer en notre lieu et place. Qu’à toute tentative de courber toutes les individualités sous le même niveau réponde l’insurrection du « moi, » se dresse l’initiative individuelle qui n’accepte pas d’entrave.

Que les individus soient libres de se grouper entre eux. Si ces groupements ont besoin de se fédérer entre eux, qu’ils soient laissés libres de le faire dans la mesure qu’il leur semblera utile de l’accomplir. Que ceux qui voudront rester en dehors soient libres d’agir à leur guise. Que chacun apprenne à respecter la liberté de son voisin, s’il veut être en mesure de faire respecter la sienne, voilà qui ne comporte aucune force coercitive, et qui sera en mesure de résister à toute force oppressive.


L’initiative individuelle, seule, peut assurer le succès de la Révolution. Toute centralisation est un frein à l’expansion des idées nouvelles ; loin de cher-