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Ou bien l’idée d’expropriation sera l’idée dominante de la révolution qui doit s’effectuer, alors c’est à son accomplissement que se porteront les efforts des révoltés ; ou bien elle répugnera au grand nombre, et le gouvernement alors, en admettant qu’il voulût l’opérer, trouverait à ses projets, après la lutte, une opposition assez sérieuse pour que ce fût une révolution nouvelle à recommencer.

Ce sont les actes accomplis qui doivent donner l’impulsion à la révolution. Ce sont les travailleurs révoltés qui doivent eux-mêmes s’emparer des maisons, ateliers et magasins. Les révoltés devront faire cause commune avec tous les déshérités en leur expliquant que tout ce qui a un caractère commun n’appartient à personne individuellement, ne peut être une propriété transmissible à volonté : maisons, usines, champs, mines, étant l’œuvre des forces naturelles ou des générations passées, l’héritage des générations présentes et futures, elles doivent, par conséquent, être à la disposition de qui en a besoin, dès qu’ils sont inoccupés ou que celui qui les détient ne peut lui-même les mettre en œuvre.

Tout ce qui n’est pas d’un usage immédiat pour l’individu, tout ce qui ne peut être mis en œuvre individuellement, est la propriété collective de ceux qui seront forcés de s’associer pour le mettre en œuvre, mais seulement pour le temps qu’ils l’utiliseront, les bâtiments, le sol, l’outillage, retombant à la libre disposition de ceux qui voudraient les utiliser, lorsque les premiers manœuvriers renoncent à les utiliser plus longtemps.

Il ne peut en être autrement, nous le verrons plus loin, pour les produits. Personne, sous prétexte de