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puisqu’ils déclarent qu’elle ne peut être maintenue en société que par une forte discipline, sous la pression d’une force armée toujours debout. Pour exercer cette autorité, pour recruter cette force armée, il leur faudrait des êtres absolument impeccables : les anges qu’ils reprochent aux anarchistes de rêver. Selon eux, la nature humaine est abjecte, il faut des verges de fer pour la discipliner, et c’est à des êtres humains qu’ils veulent remettre l’emploi de ces verges ! Ô illogisme !

L’homme n’est pas l’ange que l’on accuse à tort les anarchistes d’avoir imaginé ; il n’est pas non plus la bête féroce que veulent bien décrire les partisans de l’autorité. L’homme est un animal perfectible qui a des défauts, mais aussi des qualités ; organisez un état social qui lui permette l’usage de ces qualités, enraie ces défauts ou fasse que leur mise en action entraîne son propre châtiment. Faites surtout que cet état social ne comporte pas d’institutions où ces défauts pourront trouver des armes pour opprimer les autres, et vous verrez les hommes savoir s’entr’aider sans force coercitive.