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déjà émise par Haeckel, ont prétendu étayer ainsi leurs idées centralisatrices :

« … Qu’on envisage n’importe quel ordre de faits, par exemple dans des genres bien différents, soit la théorie cosmogonique tirant, au moyen d’une condensation progressive de la matière éparse et sillonnée par des courants à mouvements tourbillonnaires, les mondes sidéraux, dont les masses subissent dans une liaison mutuelle l’action des unes sur les autres, — soit le perfectionnement du système nerveux, et par conséquent de l’intelligence croissant avec la concentration des cellules qui se subdivisent en circonscriptions diverses d’un organe central, — soit le développement linguistique allant de la succession de mots invariables et indépendants à l’union des mots avec les éléments constitutifs de leurs relations actives ou passives, et de la modification des mots eux-mêmes suivant les rapports qu’ils affectent entre eux, — à tous les points de vue, l’évolution s’opère toujours par le passage d’une forme de plus en plus consolidée, d’un état diffus à un état concentré, et à mesure que devient plus grande la concentration des parties, leur dépendance réciproque augmente, c’est-à-dire que, de plus en plus, elles ne peuvent étendre leur activité propre sans le secours des autres. » (G. Deville, l’Anarchisme.)

Que de bêtises peut faire dire à un homme l’esprit d’autoritarisme ! En se groupant les cellules deviennent dépendantes les unes des autres, et M. Deville en conclut qu’aucune d’elles ne peut remuer sans la permission des autres. Erreur profonde, messieurs les autoritaires, erreur très profonde. En associant