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la démolition de l’ordre bourgeois. Le système produit lui-même le ver rongeur qui le mine. Il est de toute logique que ce qui est constitué anormalement, produise les causes qui le désagrégeront. Ne nous en plaignons pas, c’est une partie de notre besogne qu’ils font.

Les temps ne sont pas loin, où ceux qui craignent encore la Révolution, en viendront à l’envisager avec moins d’effroi. La société elle-même les amènera à désirer cette commotion qui doit les débarrasser des turpitudes où elle nous enlise tous les jours.

L’idée de révolte gagne continuellement du terrain, elle s’incruste graduellement dans les cerveaux, elle se répand dans l’air, formant une seconde atmosphère que les individus respirent, dont s’imprègne tout leur être. Laissons-la gagner encore un peu de terrain, le jour n’est pas loin où il suffira d’un bien petit choc pour qu’elle éclate, entraînant dans son tourbillon, à l’assaut du pouvoir, à la destruction des privilèges, ceux qui, actuellement, n’envisagent la lutte qu’avec crainte et défiance.


Allons, travailleurs, il est certain que dans la société actuelle, les machines vous font tort. Ce sont elles qui vous enlèvent le travail, qui occasionnent vos chômages, font baisser vos salaires ; ce sont elles qui, à un moment donné, en mettant un trop grand nombre des vôtres sur le pavé, vous forcent à lutter les uns contre les autres, pour vous disputer la pitance que vous rationnent vos maîtres, jusqu’à ce que l’excès de misère vous force aux résolutions extrêmes.

Mais, est-ce bien à elles que vous devez vous en