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saturées des bienfaits de la civilisation, qu’elles en crevaient au bout de deux ou trois générations. Les rares individus qui ont survécu aux massacres systématiques, dépérissent lentement par la phthisie, l’alcoolisme et la syphilis.

Là où le nombre de la population était de nature à fatiguer les efforts des civilisateurs, et capable, par sa prolificité, de combler les trous que faisait la civilisation, les populations ont pu se maintenir, mais on commence à les courber sous le niveau industriel. Elles commencent, comme les Indes, par exemple, à inonder les marchés de leurs produits et à faire concurrence aux producteurs de la « Mère-Patrie », cette goule qui mange ses enfants.

Aussi, à la suite de ce beau régime, les krachs financiers se précipitent, contribuant à rendre le malaise général encore plus lourd. Les tripoteurs en profitent pour organiser des rafles gigantesques de capitaux, par des promesses de dividendes insensées, chacun voulant s’enrichir le plus vite possible, en tournant le dos au travail qui, non seulement n’enrichit pas celui qui le pratique, mais qui n’existe même plus pour tous.

Chacun vend ce qu’il peut, même ce qu’il n’a pas — n’a-t-on pas parlé d’hommes politiques ayant vendu leur conscience ? — En fin de compte, les capitaux affluent de plus en plus entre les mains d’une minorité qui devient de plus en plus restreinte, précipitant chaque jour, dans le prolétariat quelques nouveaux petits rentiers, petits propriétaires, industriels et commerçants qui se sont laissés prendre dans les engrenages de la spéculation.

Pour s’attirer ces derniers, certains socialistes s’a-