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Mais à l’heure actuelle, personne ne vise à partager les fortunes, on veut, au contraire, les mettre en commun, pour les faire produire à la satisfaction de tous afin qu’elles ne servent plus exclusivement à la jouissance de quelques-uns.

Ce qui fait la misère, nous en donnerons d’autres raisons plus loin, ce n’est pas parce que quelques-uns ont accumulé des capitaux, mais parce qu’ils se servent de ces capitaux pour entraver la production. Quand un industriel n’a plus de commandes, il ralentit sa production, les ouvriers ne travaillant pas, diminuent leur consommation, autre cause de paralysation de production. Si le commerçant ne fait plus de commandes lorsque ses magasins sont pleins, c’est parce qu’on ne lui achète pas, mais ce n’est pas parce que les produits manquent. Que les commandes se fassent et tout de suite l’activité reprend son cours. Les travailleurs sont forcés d’attendre que les magasins se vident pour pouvoir travailler.

Messieurs les économistes voudraient-ils nous expliquer pourquoi la production se ralentit toujours ainsi, pourquoi on n’a jamais vu se fermer une usine parce qu’elle ne trouvait pas de produits à manufacturer ? — Comment il se fait que c’est un encombrement de richesses qui suscite la misère ?

Un économiste est passé à côté de l’explication, mais sans tirer toutes les conclusions qu’elle comporte. Dans un de ses ouvrages[1] il explique que la grande erreur des hommes c’est d’incorporer la richesse dans l’or, la monnaie, qui n’en est qu’une représentation, tandis que la vraie richesse consiste dans les objets de consommation.

  1. Les gaspillages dans les sociétés modernes.