Page:Graetz - Histoire des Juifs, A. Lévy, tome 4.djvu/459

Cette page n’a pas encore été corrigée

et fit graver sur une table, dans la synagogue. En vertu de ces ordonnances, il était défendu aux Juifs d’acheter des fausses monnaies ou de mettre en circulation celles qui étaient parvenues par hasard entre leurs mains ; il leur était également ordonné de ne pas boire de vin sur la tombe du prophète Samuel. Hommes et femmes avaient, en effet, l’habitude de se rendre pêle-mêle en pèlerinage sur cette tombe, d’y boire en abondance et d’y causer du scandale dans la fumée de l’ivresse.

La communauté de Jérusalem grandit encore en importance, lorsque Isaac Schalal y fut venu d’Égypte avec ses richesses et sa grande expérience.

À Safed, la ville relativement la plus récente de la Palestine, se trouvait également une nombreuse population juive, qui s’accrut peu à peu au point de dépasser à un certain moment celle de la communauté de Jérusalem. À la fin du XVe et au commencement du XVIe siècle, la communauté de Safed ne comptait, il est vrai, qu’environ trois cents familles juives, comprenant des aborigènes (Morisques), des Berbères et des Sefardim. Elle n’avait non plus, à l’origine, de talmudiste instruit dont l’autorité s’imposât et qui pût en prendre la direction. Ce fut un fugitif espagnol, Joseph Saragossi, qui l’organisa et la rendit assez forte pour lui permettre de rivaliser avec la cité sainte.

Expulsé d’Espagne, de la ville de Saragosse, Joseph Saragossi était venu chercher un refuge à Safed. Il fit pour les Juifs de cette ville ce qu’Obadia di Bertinoro avait fait pour ceux de Jérusalem. Doué, lui aussi, des plus belles vertus, affable, bienveillant pour tous, il prêchait sans cesse t’union et la concorde, s’efforçant de faire régner la paix dans les familles et entre les membres de la communauté. Son action bienfaisante se faisait sentir même parmi les Mahométans, qui lui témoignaient de l’affection et du respect. Quand il voulut repartir de Safed, la communauté le retint presque de force et lui assura un traitement annuel, dont les deux tiers étaient payés par le gouverneur musulman de la ville. Joseph Saragossi introduisit à Safed l’étude du Talmud, mais il y implanta également la Cabale.

À Damas, la capitale de la Syrie, s’était formée aussi, à côté de l’ancienne communauté aborigène composée de Juifs arabes, une