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Du pied de la montagne appellent sur la plaine
Un dernier bataillon conduit par le komthour,
Qui devait protéger et couvrir leur retour.
Par de si longs efforts les troupes épuisées
Leur cèdent le terrain; les lignes sont brisées,
Les Germains secourus triomphent en tous lieux,
Lorsqu'un long cri de guerre a traversé les cieux.
Soudain tous les regards se tournent d'épouvante;
Et comme un frêne altier de sa cime mouvante
Secoue autour de lui les neiges d'un glacier,
Tel paraît un guerrier sur un sombre coursier.
Il porte un manteau noir agité par la bise:
Tout est noir, son cimier, son casque, sa devise;
Il a rugi trois fois, il fond comme l'éclair.
Quel front brisera-t-il sous sa hache de fer?
Il court sur les Croisés, dans leur foule il se noie:
L'aspect du sang germain semble exciter sa joie;