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L'ombre s'évanouit; des roses de l'Aurore,
Le ciel oriental doucement se colore,
La lutte cependant ne se ralentit pas;
Aucun des combattants n'a reculé d'un pas:
Le dieu guerrier, dieu fort, qui préside en silence
Au sort des nations, dans sa juste balance
Pèse le sang versé, mais l'arrêt du Destin
Parmi les deux partis flotte encore incertain.
Tel le père Niémen se redresse et s'arrète
Quand du roc de Rumchis il rencontre la crête;
De ses bras furieux il presse le géant,
Bat le roc suspendu sur son gouffre beant;
Celui-ci le retient. -Ses épaules nerveuses
Compriment les efforts des ondes furieuses;
Le Niémen écumant veut poursuivre son cours,
Et le roc ébranlé lui résiste toujours.
Les ennemis lassés, chancelants, hors d'haleine,