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Coule un ruisseau sans nom, qui paisible, ignoré,
Festonne le bois vert d'un filet azuré.
Arrivant au grand lac il élargit ses ondes
Et se jette écumant dans ses gorges profondes.
Dominant le désert, un mont audacieux
Près du lac argenté s'élève jusqu'aux cieux.
Les guerriers engagés dans la rase campagne
Aperçoivent soudain, au pied de la montagne,
Des armes, des drapeaux, qui rayonnent la nuit.
L'éclair brille, un coup part, et soudain à ce bruit
De soldats, de chevaux, une troupe innombrable
Se dresse devant eux comme un mur redoutable.
Tels les bois suspendus au front de Ponari
Livrent aux aquilons leur feuillage flétri:
Quand la rosée attache à leurs flottantes crètes
Des colliers de rubis, de brillantes aigrettes,
Le voyageur croit voir sous leur dais colossal