Page:Grażyna fr.pdf/33

Cette page n’a pas encore été corrigée

Comme du haut des cieux une étoile s'enfuit
Lumineuse, en traçant un sillon sur sa route,
Tel son glaive irrité, tournoyant sous la voûte,
Vient frapper sur le marbre, et des milliers d'éclairs
Du sol retentissant jaillissent dans les airs.
Il se fait un silence, et d'épaisses ténèbres
Les entourent tous deux de leurs voiles funèbres.
Litavor reprenant: «Trève à ces vains propos;
La nuit presqu'à moitié nous invite au repos:
Bientôt le second coq va proclamer l'aurore.
Moi, je vais un instant me reposer encore;
Peut-être le sommeil, descendant sur mes yeux,
Va rendre un peu de calme à mon front soucieux:
Depuis trois jours, Rymvid, il fuit ma couche austère!
La nuit au noir linceul pèse encor sur la terre,
Mais la lune d'octobre accomplit son croissant.
Ainsi donc à Lida, bientôt, au jour naissant,
Pour céder à Vitold, qui veut nous la reprendre,
Un amas effrayant de débris et de cendre.»