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Tranchons les d'un seul coup! Il n'est point de traité
Qui nous puisse contraindre à la fraternité.
Est-il donc parmi nous un seul qui ne connaisse
Leur esprit conquérant, leur ruse, leur bassesse;
Qui n'aimât cent fois mieux, en face des Germains,
La mort dans les combats qu'un appui de leurs mains;
Un seul qui n'évitât leur présence funeste,
Comme dans la Krimée on évite la peste;
Qui n'aimât mieux saisir un tison embrasé,
Que de serrer la main d'un chevalier croisé!
Mais Vitold nous menace? Ah! des mains aussi viles
Devraient-elles trancher nos discordes civiles?
Et ne saurions-nous plus entre amis et parents,
En champ clos, sans témoins, vider nos différents?
Ah! plutôt, Monseigneur, que ces mains paternelles
Apaisent à jamais vos luttes criminelles,
Sans réclamer l'appui du perfide étranger,
Et gardant nos efforts pour un même danger!
Qui vous dit que Vitold, dans sa démence extrême,