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UN CŒUR VIRGINAL

rable ami ? Évidemment, il n’y a plus à hésiter. Allons ! »

Ils parlèrent de sainte Clotilde. M. Hervart vanta tout à la fois la science historique et la science picturale du maître de Robinvast, et à chaque mot qu’il prononçait il avait envie d’aiguiller la conversation sur les vertus conjugales de cette honorable reine. Puis cette envie lui passa.

L’heure vint du dîner. Ensuite, comme toujours, on joua au whist. M. Hervart ensuite se coucha avec plaisir, et, las de baisers et las de pensées, s’endormit dans le contentement des fatigues heureuses.

« Il faudrait cependant, se dit-il le lendemain matin, sitôt son réveil, qui fut tardif, que j’avertisse Rose des projets de sa mère. On pourrait la faire tomber dans quelque piège. »

Il en trouva bientôt l’occasion. Le matin, leurs baisers étaient plus réservés, encore somnolents. Ils baguenaudaient. Quelquefois M. Hervart étudiait sérieusement une bestiole rare. Rose brodait avec conviction. Ils n’entraient pas