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UN CŒUR VIRGINAL

couvrait son cou. M. Hervart le baisa avec plus de passion que d’habitude. Sa bouche repoussait le col de la robe, cherchait à pénétrer vers l’épaule.

— Asseyons-nous, dit-elle enfin, quand elle eut bien joui des tièdes caresses de son ami. Et à son tour, lui prenant la tête, elle le couvrit de baisers, mais plutôt sur les yeux et sur les sourcils, sur le front. Désirant un contact plus tendre, il prit l’offensive, saisit la tête charmante qui ne résistait pas, atteignit les lèvres et, après une légère résistance, en fit la conquête. Il y avait toujours une petite lutte pour en venir à ce point si doux, quand ils étaient assis : car souvent, pendant qu’ils se promenaient, elle lui avait tendu ses lèvres, avec franchise.

Sur le banc, c’était plus grave, parce que c’était plus lent, et aussi parce que le baiser irradiait plus à son aise dans toutes les parties de son corps moins défendu.

— Non, Xavier, non !

Mais elle laissait faire. Pour la première fois, M. Hervart, ayant réussi à dégrafer le corsage,