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avaient franchi les murs de la ville et murmuré tout bas de singulières paroles que le peuple se répétait avec surprise.

De vrais chrétiens, instruits de la naissance, de la mort et de la résurrection du Nazaréen, il n’y en avait guère, à Sinope, que dans les faubourgs, parmi les tisserands, et, dans la campagne, parmi les paysans et les esclaves des grands domaines ; on disait que le principal d’entre eux, le plus instruit et, par conséquent, le plus dangereux, était un nommé Phocas, jardinier de son état, homme libre, qui cultivait un petit enclos et en vendait les produits aux portes de la ville.

Donc, par une étrange contradiction, le