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satisfaction d’apprendre que ces pauvres bêtes, qu’on abandonnait jadis aux corbeaux et aux vautours, sont enlevées, soignées, traitées enfin comme de bons compagnons qu’ils sont ? On a souvent parlé avec enthousiasme du cheval de combat qui s’exalte à l’odeur de la poudre, ce qui n’est peut-être qu’une métaphore, mais on n’avait pour lui aucune pitié, dés qu’il cessait d’être un animal utile. Maintenant, on le dorlote, on caresse ses maigres côtes et, s’il n’a qu’une balle sous la peau, on la lui ôte délicatement, on le met au vert et on lui donne d’excellentes rations bien mesurées. C’est bien ce que nous devions à notre plus noble conquête.