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décernera la croix de fer. Il divague ou, dans son émotion, il laisse voir le fond de sa nature qui est faite de bêtise allemande et d’orgueil allemand. Comment ce Dieu ne serait-il pas flatté d’être jugé si favorablement par un si grand personnage ? Et comment ce détenteur de la victoire ne la remettrait-il pas aux mains de qui sait l’apprécier en termes aussi décisifs ? Dieu prend ici toute l’apparence d’un fétiche, d’une idole d’antichambre. Et c’est le Père naturellement qui, comme l’a dit un courtisan, est réservé à l’usage de l’empereur. Il l’emporte en voyage dans sa valise et le place sur son bureau, quand il écrit ses proclamations.