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la faim, la soif, l’ennui, les privations de tout ordre qu’il faut s’habituer à supporter. Qui sait si demain le terrassement, le creusement des tranchées ne deviendra pas une des choses enseignées, et non pas théoriquement, à la jeunesse, et qui sait si on ne l’habituera pas, les ayant creusées, à savoir y vivre, y dormir, à s’y adapter comme un animal à sa tanière ? La surface de la terre tendant, en état de guerre, à devenir inhabitable, il faudra acquérir, de même que certains grands fourmiliers, l’art de disparaître instantanément sous terre et d’y cheminer, conquête qui ira de pair avec celle de l’air.