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muses d’aujourd’hui

Quand je refermerai mes grands yeux dans la mort,
Vous pleurerai-je, hélas ! amèrement, ô vie…

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et vous, naïf orgueil de mon jeune visage,

Et vous, souple fraicheur de mes bras ronds et nus…

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mais non, ce n’est pas vous, grâce de ma jeunesse,

Ni vous, ô liberté, rêve de mon cœur fier,
Que je verrai s’enfuir dans un sanglot amer,
Mais vous, mais vous ! ô chère et divine tendresse !
Alors qu’il me faudra pour jamais oublier,
C’est vous, c’est vous ! douceur des choses coutumières,
Vous, mes humbles objets au charme familier !

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Et vous, chère langueur, tristesse douce et pure…

Voici les mois et les saisons évoqués par la robe ou le parfum d’une fleur dans l’intimité du chez-soi : Mars qui sent

La violette bleue et la jacinthe lisse,
La maison qui s’emplit d’un parfum de narcisse,

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Voici :