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L’azur vert appâli d’une opale…

. . . . . . . . . . . .


Nos pas suivaient le regard pâle de l’opale…


Et ceci, plutôt mauvais :


Le givre : vivre libre en l’ire de l’hiver.


À ces jeux il faut préférer le lent déploiement, comme de soies changeantes, des images translucides qui flottent et jouent sur l’Eau du fleuve :


Qui donc n’a vu des yeux du rêve
Léthargique s’épandre et se pâmer aux grèves
Et se tordre, boucles blondes
Que surchargent les pierreries,
La chevelure douloureuse de l’onde ?


Ce dernier vers n’est-il pas beau et pur et d’une tragique simplicité ?

Écrite en vers libres, cette dernière partie du volume est la plus originale et la plus agréable. Là, s’il procède, pour la technique, de M. Vielé-Griffin, il n’est aucunement imitateur ; l’influence est légitime et tout extérieure. Tandis que dans les Estuaires d’ombre M. Fontainas avait subi, trop exactement, l’empreinte de M. Mallarmé, dans l’Eau du Fleuve, il se rend personnel le mode prosodique qui s’est imposé à lui. Il donne alors au vers