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sera sans doute utile à certains de croire que le libre examen est le fondement du catholicisme ; ceux qui choisiront la thèse contraire n’auront pas un point d’appui moins sérieux ; enfin, ceux qui refuseront d’admettre la parenté de l’acte de foi et de l’acte de liberté et qui, au contraire, opposeront l’une à l’autre ces deux idées, auront acquis pareillement une base excellente pour l’évolution future de leurs déductions.

On dit que la sociologie est une science et que l’histoire est un vaste cours de logique ; je crois plutôt que la logique est une des catégories de notre esprit et que nous ne pouvons concevoir que logiquement un enchevêtrement de faits : c’est pourquoi l’histoire se plie si volontiers à monter sur le théâtre qui est le paradis de la logique. Le goût de M. Mazel pour la simplification explique aussi son goût pour le théâtre, conçu tel qu’une refonte des grands événements ou des grandes périodes historiques. Le Nazaréen, le Khalife de Carthage sont de larges tableaux d’une civilisation ; l’action humaine en des décors fictifs prend quelquefois un air plus humain que dans le cadre de la réalité ; il y a des époques du monde qu’un dialogue entre des personnages imaginaires, mais logiques, simples,