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VAN LERBERGHE ET LES AUTRES POÈTES

À travers de tièdes forêts
Je vois la meute de mes songes,
Et vers les corps blancs des mensonges
Les jaunes flèches des regrets.

Passons à quelques poètes qui ne sont pas très éloignés de la mentalité de Rodenbach, quoique qu’ils aient peu subi son influence, Max Elskamp et Charles van Lerberghe, l’un né à Anvers, l’autre né à Gand, tous deux, ainsi que l’affirme leur nom, de souche flamande, également d’un mysticisme ingénu, mais chez le premier purement chrétien et d’imagerie, chez le second avec des tendances souvent païennes. Malgré son mysticisme, Elskamp aime la vie et la trouve belle. Il a précisément réuni ses poèmes sous ce titre significatif : La Louange de la vie. Van Lerberghe, malgré ses penchants païens, n’en aime que