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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

des. Du coup son tempérament s’affirmait. C’était bien, et non seulement par le titre, la poésie d’un Flamand, qui aimait tout de sa terre natale, depuis les arômes champêtres jusqu’aux coiffes des paysanes. Flamand par l’âme, par les yeux, non par la langue, car on ignorait même le flamand dans sa famille et il ne l’apprit un peu que sur les bancs de l’école. Profitons de l’occasion pour dire que certaines incorrections qu’on a relevées dans son style ne viennent nullement d’une culture flamande originelle. Je le tiens de lui-même. Elles furent volontaires, elles se rattachaient à une esthétique trop personnelle, dont il n’est pas loin de regretter l’excessive liberté, ne lui étaient nullement imposées par le milieu. Je répète ses paroles, mais je me rends compte de ce qu’elles renferment