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DES ORIGINES A GEORGES RODENBACH

presque le silence. Ces deux poètes mettent dans un grand embarras la théorie des caractères tranchés des races, à moins que nous ne nous souvenions à propos que si Rubens et Verhaeren étaient des Flamands d’Anvers, Watteau et Rodenbach étaient des Flamands l’un de Tournai, l’autre de Valenciennes. La théorie n’en sera pas bien éclaircie, ni la difficulté surmontée, mais on entreverra cette autre vérité qu’au dessus des races il y a les tempéraments et les caractères et que c’est cela qui, dans un homme, importe. Verhaeren est l’improvisateur magnifique, Rodenbach est le causeur intime, le chuchoteur même. Il nous confie ses impressions de rêverie solitaire, il ne fait pas beaucoup de bruit en parlant, quelquefois pas du tout. Il voudrait, s’il était possible, se faire compren-