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Oh ! bien peu, — et bien volontiers, si cela doit distraire quelques amateurs ; je m’offre en spectale : amusez-vous ! Mais vous amuserez-vous jamais autant que moi devant la parade de « Celui qui ne comprend pas » ?

Or, en de précédents articles, j’exposai quelques idées, ou — si l’on veut — quelques fantômes d’idées (mais lumineux, comme il sied à des fantômes, et d’une évidence phosphorescente) touchant l’Art que je désire libre, la rénovation du mot Symbolisme qui pourrait, je le redis, servir de dénomination commune (à l’usage du public lisant) à une dizaine d’écrivains âgés de moins de trente-cinq ans et clairement stimulés vers un but commun, touchant enfin (ou d’abord, mais c’est mon α et mon ω) l’Idéalisme dont je tentai, non sans présomption, d’établir la signifiance vraie.

Cette très modeste clameur en trois notes, cette primitive mélodie, si simple qu’un écolier sela serait assimilée instantanément, tomba dans l’oreille de « Celui qui ne comprend pas », celui qui est sourd mais non muet. Il perçut un vague son pareil aux