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L’ART LIBRE
ET L’ESTHÉTIQUE INDIVIDUELLE

Les modèles ont, de tout temps, devancé les préceptes. Cette pensée de M. de Laharpe simule un lieu commun, mais seulement peut-être par sa forme démodée et l’étroitesse des termes où elle se base. En un langage plus philosophique, plus général et plus solide, on obtiendrait un aphorisme tel que : « L’Art est antérieur à l’Esthétique ? », – ce qui apparaît non plus un lieu commun, mais une vérité éternelle.

Les Vérités éternelles, — il n’y a de vraie plaisante dialectique qu’à se battre sur leur dos. Elles sont patientes, souffrent les coups maladroits, les insultes, les caresses, et l’ironie de leurs yeux immuables étant tournée vers le ciel, les protagonistes n’ont pas à rougir ou à trembler sous un regard qui pourrait être médusien.

Les Vérités éternelles, — elles sont de