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M. Simon et de M. Déroulède ; qu’il clame une doctrine morale et consolatoire ; que les familles y puissent quelque vigueur à procréer ; les conscrits, de l’enthousiasme ; les pauvres, de la résignation.

Mais non, — et il importe de cartonner à cette page le dictionnaire des lieux communs : l’idéalisme est une doctrine immorale et désespérante anti-sociale et antihumaine, — et pour cela l’idéalisme est une doctrine très recommandable, en un temps où il s’agit non de conserver, mais de détruire.

En voici le sommaire.

Schopenhauer résume ainsi les principes de l’idéalisme posés par Kant : « Le plus grand service que Kant ait rendu, c’est sa distinction entre le phénomène et la chose en soi, entre ce qui paraît et ce qui est : il a montré qu’entre la chose et nous il y a toujours l’intelligence, et que par conséquent elle ne peut jamais être connue de nous telle qu’elle est. » Théoricien de l’idéalisme, Kant n’en est pas le trouveur ; Platon fut rigoureusement idéaliste ; saint Denys l’Aréopagite proféra : « Nous ne