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Il est cependant des contrées où l’on attèle les bœufs à l’âge de dix-huit mois, deux ans, comme cela se voit fréquemment dans la partie Nord et Nord-Est du département du Lot, dans la Corréze, une partie de la Dordogne etc. Néanmoins dans ces contrées le tournis n’est pas plus commun que dans tout autre département où l’on n’attèle qu’à l’âge de trente mois ou trois ans. Il est donc impossible, nous dirons même absurde, d’émettre une pareille opinion. On peut parfaitement admettre, comme le dit M. Gourdon dans son ouvrage, que les causes débilitant l’économie prédisposent les animaux à l’affection. Ainsi, par exemple, dans les pâturages marécageux, pendant les années pluvieuses, le tournis se développe fréquemment. Cela résulte sans doute de ce que, dans ces contrées, les anneaux du tænia cœnurus étant toujours ramollis par l’humidité, et par suite très vigoureux, pénètrent facilement dans l’économie animale, vu leur plus grande résistance pour se greffer aux plantes exposées à la dent des animaux ; en outre, les animaux absorbent avec les plantes une grande quantité d’eau qui débilite l’économie. Par conséquent les scolex arrivés dans les organes digestifs éprouvent moins de difficulté à s’introduire dans les vaisseaux, et par suite à arriver aux organes encéphaliques.

Les animaux croisés, jeunes, mal nourris ou provenant de parents affaiblis par la copulation, par l’émigration, se trouvant dans des conditions débilitantes, sont prédisposés à l’affection.

Plusieurs naturalistes, notamment Kuécheinmester, ont démontré que le ver donnant lieu aux désordres cérébraux dans le tournis, n’est autre chose que le scolex