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PRÉFACE.

dénonce à ſon auguſte tribunal toutes hostilités, et moi je dénonce ſon indifférence pour moi, à la poſtérité. Elle a reçu la collection de mes ouvrages, chaque membre en particulier, le ſeul qui m’a témoigné sa gratitude, eſt l’incomparable Mirabeau lui ſeul a eu la grandeur d’âme de m’encourager, de m’élever peut-être au-deſſus de mes talens ; mais cet éloge n’a fait que me convaincre qu’il rendoit juſlice à mes vues, à mon patriotiſme. Je joints ici ſa lettre pour ma juſtification.

Verfailles, le 12 ſeptembre 1789.

Je ſuis très-ſenſible, madame, à l’envoi que vous avez bien voulu me faire de votre ouvrage ; juſqu’ici j’avois crû que les grâces ne ſe paroient que de fleurs. Mais une conception facile, une tête forte ont élevé vos idées, et votre marche auſſi rapide que la révolution eſt auſſi marquée par des ſuccès. Agréez, je vous prie, madame, tous mes remercîmens, et ſoyez perſuadée des ſentimens reſpectueux avec leſquels j’ai l’honneur d’être madame, votre très-humble et très-obéiſſant ſerviteur,

Le Comte de Mirabeau.

Les propos injurieux qu’on a répandus ſur mon compte, la noire calomnie que

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