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PRÉFACE.

côté favorable. La comédie italienne s’étant preſcrite d’apprendre cette pièce en vingt-quatre heures, fit de nouvelles coupures à ſon tour, et à la repréſentation, mon Louis le Grand étoit bien petit, bien pitoyable, et ma ſurpriſe ne fut pas moins grande que celle du public de le voir arriver là, pourquoi faire ? pour dire un mot et entendre des choſes déſobligeantes. L’improbation générale à cet égard, juſtifie pleinement l’auteur ; mais le public qui n’eſt pas inſtruit, ne l’accable pas moins en attendant ſa juſtification ; il falloit opter dans ce moment, ſe pendre ou ſe juſtifier, le dernier m’a paru plus doux, et perſuadée que les Français ne ſeront pas toujours des bourreaux pour me juger, j’en appelle aujourd’hui à leur juſtice.

Toutes les critiques, ſur cette pièce, qui m’ont été faites, étoient juſtes, mais peut-être l’ouvrage ne les méritoit pas ; qu’on examine quel a été mon but en faiſant paroître Mirabeau aux champs élifées ; c’étoit de rendre hommage à ſa mémoire, ce fut là le premier élan de mon cœur, de mon patriotiſme ; je ne mis que quatre heures pour compoſer cette pièce, et l’on a pu exiger qu’en ſi peu de tems, je fis un chef d’œuvre de la réunion de tous les grands hommes, que j’eus l’art de les faire

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