PRÉFACE.
Jusqu’à ce moment la littérature eut des charmes pour moi, aujourd’hui c’eſt dans les horreurs et les dégoûts de la compoſition que je dicte ſans ordre cette préface ; c’eſt à-peu-près ma manière.
J’ai donné au public, avec zèle et confiance, une pièce patriotique, il l’a reçue avec indulgence ; je la lui préſente aujourd’hui imprimée, à-peu-près avec ses mêmes défauts et le même empreſſement que j’ai toujours mis dans mes écrits ; je ſais que ce n’eſt point aſſez pour le ſatisfaire, il ne ſuffit pas de piquer ſa curioſité, il faut agacer ſon goût, et c’eſt la coquetterie littéraire qui me manque ; cette coquetterie diffère entièrement de celle des belles ; l’une n’a beſoin que de toutes les grâces de la jeuneſſe, et l’autre au contraire a beſoin de vieillir dans le travail et l’expérience de l’art.
J’ai préſenté aux Italiens, le 12 de ce mois, Mirabeau aux Champs-éliſées ; ſi l’estime et l’enthouſiaſme donnoient l’expression, je n’en trouverois pas d’aſſez forte pour témoigner à cette ſociété toute ma reconnoiſſance. Après avoir reçu ma pièce d’une voix unanime, ils m’annoncèrent