Page:Gouges - Mirabeau aux Champs-Elisées.pdf/20

Cette page a été validée par deux contributeurs.
xx
PRÉFACE.

telle qu’elle doit être prononcée, sans réſlexions, ſans recherches, ſans m’occuper du ſlyle ; les changemens de ma pièce, la conſtruction de ces préfaces ſont le tems d’un après midi ; ſi j’avois demandé des avis, peut-être aurai-je eue la modeſtie de les ſuivre, mais comme ceux que j’ai ſuivis en deux ou trois occaſions ont été improuvés du public, je m’y préſente comme j’ai toujours fait, avec le déſordre de la nature brute, toujours moi-même et avec toute la ſimplicité de ma parure.

Je ne manquerai pas d’adreſſer cette piéce, avec un double exemplaire, à tous nos miniſtres, en les engageant d’en remettre un au roi et à la reine ; ſi déja ils redoutent la franchiſe, mon franc parler ne les amuſera pas. Cependant M. de Montmorin peut me juſtifier, il ſait que je n’ai pas attendu le droit de dire la vérité ; j’ai oſé la manifeſter avec énergie ſous l’ancien régime, pluſieurs lettres alors de ſa part font ſon éloge et font une preuve de mon patriotiſme. Je n’ai pas été le ſommer de réaliſer ſa bienveillance ; il ne me connoit point, je ne ſuis point ſur le regiſtre des penſions, mon zèle et mon déſintereſſement ſont connus : et j’ai ſacrifié juſqu’à la place de mon fils. Ainſi que mon fils ſoit placé, qu’il ne le ſoit pas, je ne ſervirai pas moins mon pays.