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PRÉFACE.

majeſté, celle, ou celui de ſa cour, qui voudroit, par de fauſſes allarmes, l’induire en erreur. Ses entours ne manqueront pas d’empoiſonner mes obſervations ; mais comme je n’attends rien, que je ne demande rien, et que je ſuis peu propre à faire ma cour au roi, aux citoyens parvenus je dirai la vérité ſans m’inquiéter ſi elle a bleſſé les oreilles de ceux qui ne l’aime pas. J’en vais dire bien d’autres ; le but ſeul de mes écrits ne tend qu’à la tranquillité publique, au bien général, et c’eſt ainſi que je ſervirai toujours loyalement ma patrie.

Mais que font donc nos nouveaux ministres auprès du roi et de la reine, pour n’avoir pas prévenu de semblables observation ? pour n’avoir pas cherché à épurer cette cour qui conſerve encore des vieilles chimères ? et ces chimères loin de lui rendre ſon premier éclat la font baiſſer tous les jours d’un luſtre ? quels charmes a-t-elle donc cette cour pour qu’au bout de trois mois au plus toutes les têtes y tournent ? Les miniſtres ont-ils oublié les intérêts ſacrés qui leur ont été confiés ont-ils oublié la reſponſabilité à laquelle on les a fournis, ont-ils oublié l’eſtime publique qui les a proclamés ? Non, ils n’ont pu l’oublier, et je les en crois encore dignes ; mais comme je