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PRÉFACE.

com- des ariſtocrates, des prêtres réfractaires des prétendus patriotes, c’eſt la reine qui les ſuſcite, et toujours la reine. Quoi ! toujours le menſonge groſſier égarera les hommes, fera triompher le vice et maſquera la vérité ! Elle eſt donc bien mal entourée, cette reine qu’il ne ſe trouve pas, dans aucuns perſonnages de ſa cour, aſſez de force, aſſez de loyauté pour lui dire Madame, tous les efforts de la nobleſſe et du clergé ſont impuiſſans, la révolution eſt décidée il faut embraſſer le nouveau gouvernement avec ſes défauts quand il y en auroit il faut embraſſer la cauſe du peuple et vous concilier de nouveau ſon amour ; il faut éloigner de votre cour tous ceux qui prétendent à la contre-révolution il faut écrire vous-même au peuple et ſans ſortir de la dignité qui convient aux ſouverains une reine bienfaiſante peut un moment deſcendre du trône pour témoigner à ſon peuple que ſon bonheur n’eſt aſſuré qu’autant qu’il eſt heureux lui-même, lui déclarer, ſolemnellement, qu’elle ſera la première à défourdir les trâmes qui viendroient à ſa connoiſſance, contre le repos public, et que ſa majeſté doit encore aſſurer ſon peuple de démaſquer, de pourſuivre, comme criminel de lèze-nation et lèze-ma-