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PRÉFACE.

m’ont pillé, volé groſſièrement, comme un certain Labreu qui a eu le front, après avoit eſcroqué à mon fils une pièce des vœux forcés pour le théâtre dont il ſe dit directeur, a eu l’audace de faire mettre ſur l’affiche, par madame de Gouges et monsieur Labreu. Celui-la eſt fort ; c’eſt comme ſi les comédiens italiens diſoient avoir fait une pièce, parce que j’ai conſentie aux changemens qu’ils m’ont demandés. Les petites maîtreſſes aristocrates, les démagogues, les enragés, en un mot, j’irai aux enfers, mais je n’irai pas ſeule, et quelqu’un m’y ſuivra. Je préviens cependant que je ne toucherai aux mœurs, ni à la probité de perſonne, tels font mes principes. Il ſeroit fort plaiſant que cette farce me couvrit de gloire, je n’en ſerois pas ſurpriſe : mon projet de la caiſſe patriotique, la reſponſabilité des miniſtres, les établiſſemens publics pour les pauvres, le moyen d’occuper aux terres incultes, tous les hommes oiſifs, les impôts ſur les ſpectacles, valets, voitures, chevaux, jeux, afin de les détruire par un impôt exhorbitant ; mon eſclavage des noirs, pièce qui a excité injuſtement la haine des Colons, mais qui ne prouve pas moins que j’ai écrit la première dramatiquement pour l’humanité ; trois volumes encore de mes pièces, pas moins eſti-