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L’ESCLAVAGE DES NOIRS,

a ajouté : je mourrai aux pieds de M. le Gouverneur, ſi je n’obtiens ſa grâce. Elle veut implorer votre ſecours. La voici.


Scène IX.


LES PRÉCÉDENTES, SOPHIE, ſuivie de tous les eſclaves.
SOPHIE, ſe jettant aux genoux de Mme  de Saint-Frémont.

Madame, j’embraſſe vos genoux. Ayez pitié d’une malheureuſe étrangère qui doit tout à Zamor, & n’a d’autre eſpoir qu’en vos bontés.

Mme  DE SAINT-FRÉMONT, à part.

Ah ! je reſpire. (Haut, en la relevant.) Levez-vous, Madame, je vous promets de faire tout ce qui ſera en mon pouvoir. (À part.) Sa jeuneſſe, ſa ſenſibilité, touchent mon cœur à un point que je ne puis exprimer. (À Sophie.) Étrangère intéreſſante, je vais tout employer pour vous faire accorder la grace que vous exigez de mon époux. Croyez que je partage vos douleurs. Je ſens combien ces infortunés vous doivent être chers.