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L’ESCLAVAGE DES NOIRS,
AZOR.
C’eſt bien vrai, mon père & moi avons été achetés à la Côte de Guinée.
CORALINE.
Bon, bon, mon pauvre Azor, va, quelque ſoit notre déplorable ſort, j’ai un preſſentiment que nous ne ſerons pas toujours dans les fers, & peut-être avant peu…
AZOR.
Eh bien ! qu’eſt ce que nous verrons ? Serons nous maîtres à notre tour ?
CORALINE.
Peut-être ; mais non, nous ſerions trop méchans. Tiens, pour être bon, il ne faut être ni maître ni eſclave.
AZOR.
Ni maître, ni eſclave ; oh ! oh ! & que veux-tu donc que nous ſoyons ? Sais-tu, Coraline, que tu ne ſais plus ce que tu dis, quoique nos camarades aſſurent que tu en ſais plus que nous ?
CORALINE.
Va, va, mon pauvre garçon, ſi tu ſavois ce que je ſais ! J’ai lu dans un certain Livre, que pour être heureux il ne falloit qu’être