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les strophes se terminaient par ce refrain

Quand vous passez par le chemin des ornes (sic),
Gens mariés, prenez garde à vos cornes,
Il fait un vent à décorner les bœufs.

Je dois pourtant réserver une place d’honneur à ceux qui furent vice-présidents, dès le début comme Georges Lorin, un peu plus tard, comme Georges Moynet et Grenet-Dancourt.

Lorin présidait peu, il n’aimait pas faire de l’autorité (c’était pourtant nécessaire) ; il préférait crayonner des binettes, ou ciseler des monologues en vers. Ce sont des promenades parisiennes : les Maisons, les Gens, les Affiches, les Dames, la Ronde (un petit chef-d’œuvre), les Ombrelles, les Éventails, les Voitures, les Arbres et bien d’autres et cœtera, dont fut composé plus tard le volume intitulé Paris-Rose[1], illustré par Cabriol et Luigi Loir. Il fallait entendre Lorin débiter ces vers d’une voix vague, neigeuse :

Avec leurs yeux carrés, rangés
Comme des soldats en bataille,
Les maisons en pierre de taille,
Regardant les flots passagers

  1. Paris-Rose, Ollendorff, éditeur.