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s’appelait elle-même la morte, elle disait : Ç’a été mon plus beau jour !

Là étaient revenus ceux mêmes qui ne fréquentaient plus le salon hospitalier de la rue des Moines : François Coppée, Racot, Anatole France, Léon Valade, Camille Pelletan, Catulle Mendès, Jean Richepin, Germain Nouveau, Paul Alexis, Coquelin cadet, Villiers de l’Isle-Adam, les trois Cros, Marcellin Desboutins, Henry Ghys, et bien d’autres que j’oublie : le très bizarre nécromant et magicien Delaage, l’apocalyptique musicien Cabaner, et de Sivry, musicien aussi, mais plutôt cabaliste ferré de science occulte, l’excentrique Toupier-Bézier, et l’intransigeant Bazire, et le réactionnaire Léo Montancey, et le bon géant Boussenard, et son frère le voyageur Louis Boussenard, et le marin des Essarts, et le dessinateur Forain, etc., etc.

Parmi les femmes qui assistaient à cette fête, je citerai Mmes Augusta Holmès, le poète compositeur ; Marie de Grandfort, rédacteur assidu de la Vie Parisienne ; Mme de Rute, qui était encore Mme Rattazzi ; Mme Lhéritier, et d’autres et d’autres encore.

C’était l’époque radieuse de Nina, le point culminant de sa vie de jolie femme et d’émi-