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Comme apologistes notre objet essentiel et dernier, c’est d’amener le plus grand nombre d’âmes possible à la foi que nous professons, et nous avons à nous demander quel est, pour atteindre cet objet, le moyen le plus efficace. Nul doute à cet égard : nous n’avons plus à argumenter, mais à persuader ; nous n’avons pas à prouver, mais à faire éprouver à autrui ce que nous avons nous-même éprouvé, savoir que le christianisme « est la grande puissance de Dieu pour le salut de ceux qui croient.


CONCLUSION

L’apologie est ainsi plus qu’une philosophie, elle est plus qu’un plaidoyer ; elle devient un apostolat véritable, une mission sublime dévolue à quiconque a éprouvé la force de l’Evangile ; elle est un témoignage. C’est par une telle apologie que le christianisme a triomphé des premières résistances qui s’opposaient à son établissement dans le monde, et c’est aussi par elle qu’il brise toutes les résistances du cœur humain.

Cette apologie est si simple, si naturelle, si bien dans l’esprit de l’Evangile, que les plus humbles parmi les croyants, obéissant à l’impulsion de leur cœur, en ont trouvé et donné la formule ; et elle est si forte, si profondément vraie, que les génies les plus transcendants n’ont jamais mieux servi la cause de l’Evangile que lorsqu’ils se sont appliqués à la développer. — « Peut-il venir quel-