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nier, lesquelles M. Astié ne fait que reproduire de confiance, et sur sa valeur propre et sur l’étendue des emprunts que lui a faits Pascal. Malheureusement, nous ne l’avons eu que pendant quelques heures entre les mains. Il nous a paru cependant, d’après le rapide coup-d’œil que nous avons jeté dans ce gros in folio, que M. Molinier, évidemment peu versé dans les questions de critique sacrée, rebuté peut-être par les nombreuses citations hébraïques qu’il renferme, l’avait apprécié avec une trop grande sévérité. Cet ouvrage mérite en tout cas d’être étudié soigneusement, ne serait ce que parce qu’il recèle une des principales sources des Pensées.

Mais ce que nous croyons pouvoir affirmer de la façon la plus absolue, c’est que l’importante découverte de M. Molinier qui offre un si grand intérêt à d’autres égards, n’a aucune portée dans le débat qui nous occupe, et ne peut fournir aucun argument en faveur de l’une ou de l’autre des deux thèses que nous avons examinées. Pascal a pu faire au Pugio Fidei les plus larges emprunts ; il a pu même en reproduire littéralement de nombreux fragments ; il n’y a rien là qui doive nous surprendre : il préparait ses matériaux en lisant les ouvrages spéciaux. Cela ne saurait en rien préjuger la question de savoir dans quel ordre il eût enchaîné les preuves. Nous en sommes, après comme avant, réduits à chercher la solution de cette question, dans cette partie des Pensées qu’il a presque entièrement rédigée.

Vu, le Doyen,
F. Lichtenberger.
Vu et permis d’imprimer :
Le Vice-Recteur de l’Académie de Paris,
GRÉARD.